La mission de l’entretien des jardins et des espaces verts est dévolue aux communes. La tendance de ces dernières années est au retour du végétal dans les lieux publics, jusque dans les cimetières. Peu à peu, le minéral du béton et des cailloux cède la place aux plantes et aux fleurs qui donnent à cet endroit symbolique plus de douceur et de couleur.
Mais s’occuper d’un cimetière englobe d’autres tâches que le seul nettoyage. L’aménagement, le fleurissement et le respect de la réglementation concernant les produits phytosanitaires nécessitent une vraie organisation afin de favoriser la biodiversité de manière responsable. Une gestion que nous allons découvrir ensemble.
Le travail d’entretien des espaces verts dans les cimetières
Plus communément appelé entretien, l’aménagement et le fleurissement des cimetières sont assurés par les agents municipaux chargé des espaces verts de la commune. Le cimetière est un lieu public et est donc soumis à des obligations légales qui ont fait évoluer la conception du lieu.
L’aménagement de l’espace public dans les cimetières
Réglementée depuis le XIXe siècle en France, la gestion des cimetières incombe en totalité à la commune depuis la loi de 1905, date de séparation de l’Église et de l’État. Dans ces obligations figurent l’attribution des concessions, l’aménagement et le maintien en bon état de cet espace public.
Cette responsabilité est toujours de mise de nos jours, même si elle a fait l’objet de nombreuses réflexions et évolutions. Les services municipaux réalisent les travaux nécessaires à la voirie au sein du cimetière, mais aussi des tâches relatives aux tombes.
Toutefois, ces dernières années, le principal projet d’aménagement des cimetières a été la place de la nature dans cet espace. Auparavant, les lieux étaient bétonnés, les allées souvent recouvertes de gravillons. L’entretien consistait alors à les maintenir propres et exemptes de mauvaises herbes. Aujourd’hui, l’aménagement délaisse le minéral au profit du végétal.
Tandis que la loi impose de ne plus utiliser de pesticides dans les lieux publics afin de préserver la biodiversité, les jardiniers se sont autorisés à repenser des espaces respectueux de la nature, de sa faune et de sa flore. Les allées, les murs et les abords des cimetières se sont végétalisés et sont désormais entretenus en véritables espaces verts.
Les concevoir et les entretenir est donc un vrai travail d’équipe, celui des agents municipaux chargés des parcs et jardins de la mairie.
Le fleurissement des cimetières au service de la biodiversité
Ces dernières années, dans cet espace dédié à la mémoire, les allées gravillonnées ont peu à peu cédé leur place à la nature. Le cimetière prend une dimension écologique, au-delà même du simple aménagement paysager, comme tous les parcs et jardins de la ville. Les jardiniers municipaux travaillent à cette mutation depuis quelques années et tout particulièrement depuis la réglementation sur l’usage des pesticides.
Car, si le fleurissement a pour but d’enjoliver et d’habiller l’espace, son rôle est également de garantir la biodiversité, indispensable à la vie. En effet, les espèces végétales sont utiles à la petite faune et jouent un rôle essentiel dans sa préservation. Les agents municipaux ont donc planté des massifs de fleurs au pied des murs, des arbres et arbustes dans l’enceinte des cimetières, devenus ainsi des espaces verts comme les autres. Mais cette flore peut être également sauvage, avec des endroits laissés en friche afin de pérenniser l’écosystème.
L’ensemble est respectueux de l’environnement et donne à ce lieu une quiétude apaisante. Les lieux ne semblent plus délaissés.
La gestion responsable des espaces verts des cimetières
Auparavant, les cimetières n’étaient pas des zones vertes. Les « mauvaises herbes » des allées étaient systématiquement traitées à l’aide de pesticides afin que la place soit nette. Cette pollution se retrouvait bien sûr dans la nature avec les effets désastreux que l’on connaît. En France, des mesures gouvernementales ont été prises avec pour enjeu la nécessité d’agir pour l’environnement et la santé publique.
Depuis la loi Labbé du 1er janvier 2017, la réglementation « zérophyto » interdit l’emploi de produits phytosanitaires (pesticides, insecticides et fongicides) dans les espaces verts ouverts au public : parc, jardin, mais également cimetière… Ces produits sont remplacés par des techniques plus responsables comme le désherbage manuel ou, tout simplement, l’acceptation de végétaux considérés comme adventices (mauvaises herbes).
Les plantations faites par les jardiniers dans le cadre de l’aménagement paysager limitent le travail des services techniques, car elles occupent la place le long des murs ou des allées et ne nécessitent plus de désherbage. Cela permet de joindre l’utile à l’agréable…
Le rôle du service des espaces verts dans les cimetières ne se limite pas au seul nettoyage puisque les évolutions récentes liées aux contraintes environnementales ont fait évoluer la conception paysagère de ces lieux, autrefois bien austères. C’est un bien pour la nature et la sérénité des lieux et de son public.